mercredi 7 septembre 2011

Au moins, ma cage est faite de lumière.


On m'interroge souvent à propos de ma passion pour Madonna. Le culte que je lui voue en interpelle plus d'un. Je n'ai jamais pu me l'expliquer, mais voici quelques pistes qui pourraient vous aider (et m'aider moi-même) à cerner ma relation avec celle qui est la grande soeur avec qui j'ai grandi.

Lorsque j'étais enfant, et d'ailleurs jusque tard dans mon adolescence, j'étais très solitaire. Je n'avais pas vraiment d'amis, ou du moins, je ne le savais pas. Je n'osais inviter mes connaissances à la maison, je ne célébrais pas mes anniversaires, j'étais très fermé aux autres... et à moi-même. Pourtant, au fond de moi scintillait le rêve de me confier à quelqu'un, d'avancer dans ma vie en tenant une main forte. Je n'avais pas cette main. Bien sûr, mes parents étaient aimants et m'entouraient comme ils le pouvaient, comme les parents le peuvent, mais j'avais ce besoin de relation privilégiée, une relation forte, qu'avec le recul, je n'aurais pu avoir avec quel qu’ami.

A dix ans, je me vis offrir ma première radio. Je me précipitai alors dans un grand magasin afin de déterminer ce qui fut mon premier disque. "Greatest Hits Volume II". Je ne savais pas grand chose de Madonna: quelques bribes de mélodies résonnaient dans ma tête. Je la connaissais uniquement par l’intermédiaire de ma soeur, dont je n'étais pas sans savoir l'admiration pour cette chanteuse, "Madonna".

J'ai alors découvert un univers sans en cerner le réel sens. Au début, ce n'était pour moi que de la musique. C'aurait pu être n'importe qui, mais, pour une raison ou une autre, ce fut elle.

Plus tard, je me suis intéressé au personnage, à sa carrière, aux messages qu'elle a véhiculé. Et cela a bouleversé ma vie. J'ai découvert que Madonna Veronica Louise Ester Ciccone était bien plus qu'une popstar comme beaucoup d'autres. J'ai pris conscience de ma différence assez vite, aussi. j'ai bien vu que les garçons de mon âge n'écoutaient pas cette artiste. Je les ai vu commencer à flirter, je les ai entendu parler de sexe, de filles. Je palpais l'inadéquation de leur mots par rapport à mes pensées et à mes pulsions. J'ai compris que je ne flirterais pas avec des filles, et que le sentier qui s'imposait à moi était bien plus sinueux et bordé de mauvaises herbes que ce belle grande route de macadam. J'ai cru que j'avais choisi la mauvaise voie, que j'avais commis une erreur, et même que j'étais cette erreur. C'est justement durant cette période de ma vie que je me suis documenté sur Madonna et ses messages. J'ai beaucoup discuté avec elle. Nous avons partagé beaucoup de choses. Et elle m'a dit que je n'avais rien fait de mal, que ma sexualité était différente de celle dont on m'avait éduqué les bases, mais que ça n'était pas un problème. Elle m'a aidé à m'accepter tel que j'étais. Elle m'a accompagné sur le long chemin de l’épanouissement sexuel, gardant sur moi un regard de tendresse et de bienfaisance. Elle m'a mis en garde contre les dangers, les mauvaises passes et les torrents. J'ai connu l'humiliation. Le chemin de la gloire est pavé d'humiliation.

C'est donc en traversant ces étapes que j'ai compris qui j'étais, et que je suis parvenu à devenir moi-même. Le Tom que je suis aujourd'hui. Et sans elle, je crois que ce voyage aurait été beaucoup plus douloureux pour moi.